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Un poison lent pour le parti du Président Abdoulaye BIO TCHANE ....!
Au sein du Bloc Républicain (BR), parti qui se veut un symbole de dynamisme et de renouveau politique, les récentes suspensions de cadres et militants de premier rang suscitent frustrations, indignations et une démotivation croissante. Ça ronchonne avec gravité sur le terrain. Dernier en date, le cas du Dr Bertin Lokossou, premier adjoint au maire de Dangbo, suspendu du bureau politique et des instances décentralisées dans la 20ème circonscription électorale, continue de faire couler beaucoup d’encre. Cette décision, jugée brutale et inconséquente par de nombreux militants, met en lumière les tensions internes et l’épreuve de gestion politique qui se présentent à la direction nationale du parti.
Le cas du Dr Lokossou n’est pas isolé. Avant lui, des figures comme Jean-Michel Abimbola, actuel ministre de la Culture devenu plus tard leader de l'UP-Le Renouveau, ont été victimes d’un traitement similaire. Malgré son leadership dans le parti et sa contribution irréfutable à l’ancrage du BR dans plusieurs régions notamment dans l'Ouémé-Plateau, son écartement a bouleversé la machine politique du BR dans la région sauf si on s'obstine à voir la vérité en face. Le jeune ministre Adam Séibou Adambi, très adulé par la jeunesse du BR pour son charisme , son sens d'écoute, sa proximité et sa capacité à mobiliser, a lui aussi été confronté à la rigueur du système partisan, il y a quelques semaines seulement, laissant planer un doute sur la gestion des talents au sein du parti. De même, les jeunes figures prometteuses comme Joël Bissikponon ou encore Bertin Lokossou, connus pour leur engagement actif , ont été écartés, provoquant une vague de mécontentement au sein des militants de base. Ces décisions, bien qu’étayées par des arguments administratifs ou politiques, ont un effet délétère sur l’image du parti, notamment auprès de la jeunesse, qui se sent de plus en plus exclue des instances décisionnelles ou contrainte à l'hypocrisie politique.
« Pourquoi continuer à se battre pour un parti qui marginalise ses meilleurs atouts et pousse ses militants à la psychose ? », s’interroge un jeune cadre, visiblement amer, dans un cercle fermé de discussions à Cotonou. Sur les réseaux sociaux, les ronchonnements se multiplient « Les décisions du bureau politique ne sont plus prises pour le bien du parti, mais pour servir des agendas personnels et régler des comptes», dénonce un militant actif dans un groupe de discussion WhatsApp. Entre frustrations et incompréhensions, ces voix discordantes mettent à nu un malaise profond. Ces frustrations ont des répercussions directes sur la base militante. Le BR, autrefois perçu comme un refuge pour les jeunes ambitieux et déterminés à contribuer au développement politique du Bénin, semble aujourd’hui vaciller sous le poids d’un management politique jugé rigide et peu inclusif. « Comment mobiliser des jeunes, si ceux qui incarnent leurs aspirations sont systématiquement écartés ou réduits au silence ? », lance un militant de la 20ème circonscription. Dans ce contexte, le système partisan, tel qu’il est mis en œuvre actuellement par les responsables de partis, favorise davantage un climat de grande hypocrisie , créant une atmosphère de psychose où chacun s’efforce de ne pas contrarier la hiérarchie pour éviter des sanctions. Une militante résume amèrement la situation « C’est à croire qu’il vaut mieux applaudir, même quand on n’est pas d’accord, que de dire la vérité. »
La gestion des divergences et la discipline interne, bien que nécessaires, doivent être équilibrées pour préserver l’unité et la cohérence d’un parti. Or, en écartant des figures emblématiques souvent sans explications claires, le parti risque de s’aliéner une frange importante de sa base. « Un bon leader n’est pas celui qui élimine ses adversaires, mais celui qui transforme les divergences en opportunités de croissance », disait l’éminent politologue John Maxwell. Si les leçons de telles citations ne sont pas intégrées, le BR risque de se deplumer et de perdre des soutiens précieux.
La situation actuelle met également à rude épreuve l’engagement politique des jeunes. « Nous voulons participer à la construction de notre nation, mais comment faire confiance à un système qui semble plus enclin à diviser qu’à unir ? » s’interroge un étudiant , militant du parti. Une autre citation de Nelson Mandela rappelle que « le leadership consiste à travailler avec les autres, même ceux avec lesquels vous n’êtes pas d’accord, pour atteindre des objectifs communs.» Pourtant, les jeunes engagés dans le BR ont de plus en plus de mal à croire en cette vision, tant ils se sentent exclus des décisions et marginalisés. Le BR court également un risque énorme avec les exigences du nouveau code électoral, qui impose à tout parti politique une mobilisation d’au moins 20 % dans chaque circonscription pour prétendre à une victoire électorale. Alors que les élections de 2026 pointent déjà à l’horizon, la direction du parti, sous la houlette du président Abdoulaye Bio Tchané, doit impérativement faire preuve de patience et de retenue pour éviter l’explosion de ce parti.
Ces suspensions tous azimuts et cette gestion jugée brutale pourraient bien être le poison lent qui anéantirait les ambitions du BR à long terme. Le parti doit impérativement revoir son mode de gestion interne, notamment en matière de discipline et de promotion des cadres. Loin de diviser, les différends internes doivent être gérés de manière constructive afin de renforcer l’unité et de consolider les bases militantes. La jeunesse, fer de lance de toute dynamique politique, doit être valorisée et intégrée dans les processus décisionnels, au risque de voir le parti perdre de sa vitalité et de son attractivité. Si le BR veut rester un acteur majeur de la scène politique béninoise, il devra prouver qu’il est capable de surmonter ses épreuves internes et de bâtir une organisation où chacun trouve sa place, au service du Bénin et de ses citoyens. « La politique devrait être un espace où les rêves se concrétisent, pas un champ de bataille où les ambitions sont brisées », conclut un militant désabusé.
Joël Vigninou AKONDE