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Complicité ou légèreté des autorités en charge de l’environnement dans la gestion du dossier ? ( Publié en Mai 2023)
( La source Dogba menacée, les populations méprisées et désespérées)
Au secours, Au secours, Au secours ! L’alerte est maximale et retentissante depuis le village de Ko-Dogba, arrondissement de Ko-koumonlou dans la commune d’Ifangni. Ça va mal depuis quelques mois dans cette localité qui perd, toute impuissante, son identité et son patrimoine.
L’environnement et le patrimoine culturel de Ko-Dogba sont saccagés, sabotés et détruits sur l’autel du capitalisme ( la recherche à tout prix de la richesse au détriment du social). La source Dogba est en pleine disparition parce que victime d’une sauvage exploitation, rapporte l’Ong GRABE-BENIN du président Appolinaire OUSSOU -LIO au cours d’un atelier d’informations et d’échanges tenu ce mardi 25 Octobre 2022 à Avrankou. Journalistes et acteurs de la société civile ont été largement entretenus sur la situation regrettable qui se produit dans le village de Ko-Dogba depuis 2021. Des différentes communications présentées aux participants, il ressort que la situation est dramatique voire intolérable. Tout a commencé par l’installation d’une entreprise d’extraction de sable et d’exploitation de carrière.L’Ong GRABE-BENIN s’offusque du mépris avec lequel les populations du village Ko-Dogba sont traités par l’entreprise.Au cours de l’atelier de ce mardi, il a été révélé que l’exploitant a reçu une autorisation pour exploiter un domaine de demi-hectare mais il est déjà au-delà d’un hectare sur le terrain au grand dam du bien-être social des populations.Ce qui est triste et regrettable, constate l’Ong GRABE-BENIN, c’est le non respect des principes basiques et règlementaires de la gestion de l’environnement. En effet, malgré l’arrêté de la mairie d’Ifangni qui demande à l’exploitant de faire d’abord l’étude d’impact environnemental et social, l’entreprise concernée n’a visiblement rien fait pour se conformer à la réglementation en vigueur même si elle brandit une autorisation du ministère. Le drame dans l’affaire, c’est déjà les dégâts causés par l’extraction du sable. On parle des menaces qui pèsent sur la source Dogba à cause de la sauvage exploitation de cette carrière installée dans le village. On parle aussi de la disparition amorcée de la forêt sacrée autour de la source Dogba ainsi que des plantes médicinales. L’Ong GRABE-BENIN s’en indigne vertement et dénonce ce qu’elle appelle « une probable manipulation des cadres de l’administration du ministère » dans ce dossier. Et pour cause : l’entreprise n’a pas fait l’étude d’impact environnemental et social avant d’avoir son autorisation et qui se trouve aujourd’hui entrain d´exploiter plus d´un hectare. Or , selon les différents communicateurs qui se sont succédé, la loi dispose que l’étude d’impact environnemental est un instrument de gestion de l’environnement et qui est obligatoire avant l’obtention de toute autorisation d’exploitation de carrière et d’extraction de sable.A Ko-Dogba, les populations n’ont plus la possibilité de jouir pleinement des bienfaits de la source Dogba qui est d’ailleurs une source mystérieuse sortant de la terre depuis des décennies. C’est bien là que des enfants malades trouvent guérison lorsque les pathologies dépassent le pouvoir humain. C’est encore là que les populations prennent de l’eau pour leurs besoins ( lessive, vaisselle et cuisson des repas).C’est cette même source qui dessert plusieurs localités d’Ifangni, d’Avrankou et d’Akpro-Missérété, relève avec tristesse l’Ong GRABE-BENIN.L’entreprise d’exploitation est entrain de désacraliser le patrimoine sacré des populations de Ko-Dogba selon les informations rapportées par le président de l’Ong. C’est pourquoi, il est envisagé plusieurs actions de plaidoyer pour que le gouvernement vole au secours des populations victimes qui appellent au secours désespérément depuis 2021. D’ailleurs, les participants à cet atelier constatent des fausses notes dans la délivrance de l’autorisation accordée à l’entreprise. Plusieurs curiosités sont nées de la présentation du cadre juridique et institutionnel de l’obtention d’une telle autorisation par rapport à la loi 2006-17 du 17 Octobre 2006 portant code minier en République du Bénin ainsi que la loi cadre sur l’environnement et le décret d’application du code minier. Sur la chaîne, la gestion de l’environnement incombe en premier chef à l’Agence Béninoise de l’Environnement, à la direction générale de l’environnement et du climat, au ministère des mines et au ministère du cadre de vie et du développement durable. La responsabilité de l’Agence Béninoise de l’Environnement est plus prononcée dans ce cas de figure surtout quand on sait que c’est elle qui s'occupe des questions techniques liées à la gestion et la protection de l’environnement. La question est alors de savoir comment l’ABE a pu permettre l’obtention d’une telle autorisation d’exploitation de carrière et d’extraction de sable sans l’étude d’impact environnemental ? Enfin, depuis que l’autorisation est accordée, quel suivi a été fait pour apprécier l’évolution des travaux conformément à ce que prévoient les textes ?
D’où l’alerte » Sauvons Dogba « lancée pour apporter secours aux populations de Ko-Dogba.
Joël Vigninou AKONDE